Le costume traditionnel palestinien
Un retour obligé de 1918 à 1948
Pertes de mémoires, ou amnésie consentie
Autrefois les voyageurs qui visitaient la Palestine s'émerveillaient devant la diversité des costumes traditionnels, la richesse du patrimoine culturel, cette mosaïque de couleurs qu'offraient les habits traditionnels palestiniens, en particulier les vêtements féminins. La broderie palestinienne était un savoir-faire incontesté, un travail de maître féminin. Désormais, il est difficile de décrire le costume palestinien tel qu'il l'était à l'époque. Il règne comme une amnésie autour de l'histoire palestinienne. Ce qui ressort des photos en noir et blanc époussetées sur le net, ce sont des similitudes avec les costumes syriens, jordaniens... Seul le keffieh revient de façon redondante, comme si le vêtement palestinien se résumait à un foulard. Amnésie consentie, ou pertes de mémoires, à voir ...
Le keffieh palestinien
Le keffieh est la coiffe des palestiniens par excellence. Porté par les bédouins et les paysans palestiniens, ce foulard servait à distinguer les ruraux des citadins. Jordanie, Liban, Palestine, Syrie, Irak, le keffieh est à toutes ces populations arabes, jusqu'à devenir l'apanage aussi bien des paysans, des bédouins, que des citadins.
Source : https://garbageandnoise.myblog.arts.ac.uk/category/illustration/
D'où vient le mot keffieh ?
Le mot keffieh , d'origine arabe, vient de "koufiya" en référence à la ville de Koufa en Irak. Les motifs qui le ornent sont inspirés de l'écriture calligraphique de style kouffien. Certains avancent l'idée selon laquelle son nom aurait été emprunté à l'italien "cuffia", au français "coiffe" ou encore à l'espagnol "cofia". Un emprunt dû aux échanges commerciaux entre arabes et occidentaux... Qu'importe, le style du keffieh lui vient bien de Koufa ^^.
Un symbole de résistance
Le keffieh est d'abord porté par les bédouins et les paysans d'Irak. Un foulard bicolore qu'ils arboraient pour se protéger des tempêtes de sable et pour se distinguer des autres habitants. Le fameux keffieh noir et blanc sera un symbole de résistance durant la révolte arabe de 1936 à 1939. Les révolutionnaires palestiniens portaient le keffieh pour cacher leur visage afin de ne pas être reconnus lorsqu'ils protestaient contre l'armée britannique. Plus facilement remarqués par ce foulard, ils étaient vite attrapés et malmenés. La population masculine palestinienne en guise de solidarité va abandonner son traditionnel tarbouche au profit d'un keffieh commun. Ce petit foulard sonnait le glas d'une séparation des classes, paysans et citadins ne formaient plus qu'un seul et unique peuple.
Montre-moi ton costume, je te dirai qui tu es
Citadins, bédouins, paysans, la population palestinienne était divisée en trois catégories distinctes si bien que l'on reconnaissait la classe sociale des habitants selon leur costume. Et puis, avec l'arrivée de l'armée anglo-saxonne entre les années 20 et 40, on a vu le costume palestinien évoluer. Les citadins s'occidentalisent avec les vestes et les chemises. Les autres catégories de la population suivront par la suite.
Source : * (voir en bas) .
Le thowbe, la gallabia
En plus du keffieh, le vêtement principal du costume palestinien est celui du thowbe, ou la gallabia, cette robe aux manches longues allant jusqu'aux chevilles. Appelé également dishdasha dans les pays voisins, le thawb palestinien est la plus souvent de couleur blanche. On en trouve aussi en noir, bleu, marron. Tout comme les yéménites, les hommes palestiniens portent la gallabia avec une veste de costume.
Source : * (voir en bas) .
Le shirwal
Le shirwal est un pantalon large porté par les palestiniens, mais pas seulement. En effet, ce vêtement à la coupe de sarouel est très prisé par tous les arabes, tant pour son confort que pour sa commodité. Le shirwal est bouffant au niveau de l'entre-jambe et serré au niveau des chevilles.
Source : https://garbageandnoise.myblog.arts.ac.uk/category/illustration/
Le costume traditionnel palestinien existe peut-être peu ou prou sur la toile. Mais les livres d'histoire, même rares voire inaccessibles, gardent en mémoire le passé lourd et fragile du peuple palestinien , gravé à l'encre indélébile.
* Les photos de l'article (celles marquées par une * et celle à la une ) sont extraites de livres palestiniens suivants :